Le tourisme de santé revient régulièrement dans l'actualité : la "tendance" comme opportunité d'augmenter le taux d'occupation des établissements de santé en France, comme au Maroc, ou en Tunisie.
En France, ce sont surtout les grandes organisations du secteur public qui commencent à s'organiser ( les CHU, l'AP-HP, l'AP-HM, ...) ces dernières années, et quelques hôpitaux comme l'hôpital Américain de Paris pour des check-up santé, des traitements médicaux et chirurgicaux. Ils reçoivent une patientèle internationale, et à majorité africaine et maghrébine.
En Turquie, au Maroc et en Tunisie, ce sont les interventions en chirurgie esthétique, et les soins dentaires qui se taillent la part du lion pour ce qui concerne la patientèle européenne. Les autres types de traitements attirant essentiellement une patientèle ouest-africaine.
Comment attirer les patients d'Afrique de l'Ouest vers d'autres destinations? Bumrungrad International hospital tente la recette de l'incentive tour, en invitant des journalistes issus de ces pays. L'offre est à la mesure de la réputation : située en plein cœur de Bangkok, capitale de la Thaïlande, cette clinique a été fondée en 1980, et jouit d'une popularité internationale. Installés dans un hôtel 4 étoiles, partenaire, avec vue depuis la piscine sur l'établissement de santé, les "invités" ont pu apprécier par eux-mêmes.
Bumrungrad Hospital est aujourd’hui le plus grand hôpital privé en Asie du Sud-est, avec 580 lits, 27 centres spécialisés, 19 blocs opératoires,plus de 1300 médecins et dentistes et 1000 infirmières. Bumrungrad offre aussi des diagnostics de pointe, des installations de soins thérapeutiques et soins intensifs. Ce qui lui a valu des accréditations sur les plans national et international ( dont celle de la Joint Commission International).
Recevant près d’un demi-million de patients étrangers chaque année, il dispose d'un centre de coordination médical international comprenant tout le personnel nécessaire. Si l’anglais y est largement parlé, plus de 150 interprètes sont disponibles en plusieurs langues.
L'organisation est bien rodée : ainsi, un service dédié aux patients étrangers coordonne leur séjour en Thaïlande et dans la clinique. De même, un service de visa installé au sein du groupe facilite le voyage des patients étrangers. « Ici, l’officier de l’immigration vient chaque samedi pour analyser les différents dossiers des patients en vue de leur accorder le visa pour leur admission à Bumrungrad hospital », a précisé le Dr Nisarat Chanunpanich du bureau de coordination médicale, situé au 10e étage du pavillon et qui comprend l’équipe internationale de soutien médical (en charge de l’orientation, de l’accompagnement aux patients étrangers).
Autres chiffres : la clinique reçoit «1,1 millions de malades pour des traitements par an dont 520 000 patients internationaux issus de 190 pays du monde dont 17 718 en provenance de l’Afrique, 135 275 du Moyen Orient. Ce, dans toutes les spécialités ».
Concernant les coûts, les responsables de Bumrungrad hospital ont été précis. Par exemple, il faut débourser entre 600 et 700 dollars singapouriens, soit entre 370 et 435 euros pour un bilan de santé complet. « Le coût est à la portée de toutes les bourses, et même quand il est insupportable pour le client, des facilités de paiements lui sont offertes, mais cela ne conditionne pas sa prise en charge dans l’hôpital »,a-t-il été précisé aux journalistes.
D'autant que là encore, l’hôpital soigne son image, à travers sa propre fondation, mise en place depuis 1990, qui aide à la prise en charge des patients moins nantis. Ce qui lui a valu, par ailleurs un prix de la Chambre du commerce américaine (Amcham) pour son programme de responsabilité sociale en 2013.
L'opération communication fonctionne bien, car elle relaie des éléments de qualité médicale et de prestations annexes qui existent bel et bien.
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