Du 17 au 22 juin dernier des professionnels du secteur de la santé et des Technologies de l’information et de communication (Tic), venus d’une trentaine de pays d’Afrique, d’Amérique et d’Europe ont participé aux travaux de la Conférence internationale des ministres de la santé et des ministres des Tic sur la sécurité des soins en Afrique (Cimsa) à Cotonou.
La Cimsa 2018 était organisée par le Ministère de la santé et le Ministère de l’économie numérique et de la communication du Bénin avec l’appui technique du Réseau international pour la planification et l’amélioration de la qualité et la sécurité en Afrique (Ripaqs).
Selon le rapport de synthèse lu par le professeur Akoko Kinde Gazard, présidente du comité scientifique international - et ancienne ministre de la santé du Bénin-, huit résolutions en sont sorties :
- intensification d’une action pour la lutte contre les infections associées aux soins
- instauration d’une journée annuelle sur la gestion des risques et la E-santé en Afrique
- création d’une Agence régionale de sécurité sanitaire des produits de santé (Aressaps)
- mise en place d’un fonds d’appui au développement de la sécurité des patients et la santé numérique en Afrique (Faspes)
- appel au renforcement du partenariat public-privé en vue de la performance des systèmes de santé et de la sécurité des soins en Afrique
- mise en place d’un cadre de collaboration permanent entre les ministres de la santé et les ministres des Tic en Afrique
- déclaration de Cotonou sur l’accélération de la sécurité des patients et de la transformation digitale dans le secteur de la santé en Afrique
- mise en place d'une charte africaine sur l’amélioration de la qualité des soins, de la gestion des risques et de la sécurité des patients dans les établissements de santé.
«Les travaux ont permis de mettre en évidence, l’existence d’une situation alarmante du développement de la sécurité des patients et de l’introduction des Tic dans les établissements de santé», a indiqué Le Professeur Kinde Gazard.
Au plan institutionnel, cette situation, a-t-elle indiqué, s'explique par l’absence de programmes spécifiques pour traiter de sujets de santé numérique ; l’insuffisance de l’environnement institutionnel et réglementaire approprié à l’utilisation des Tic dans la gouvernance des structures de santé et l’absence de système de veille sanitaire sur les indicateurs relatifs à la sécurité des patients afin d’améliorer la collecte des données.
Au niveau stratégique, les travaux ont révélés l’absence de développement de référentiels communs (ex : nomenclature) pour la mise en place de technologies du numérique dans le domaine de la santé ; l’absence dans certains pays africains de documents de stratégies nationales de cybersanté ; et une insuffisance de l’accès à l’information pour les citoyens répondant aux questions portant sur l’utilisation des médias sociaux, les dossiers électroniques, la sécurité en ligne et la confidentialité des données de santé.
Sur le plan opérationnel, il a été relevé l’insuffisance de l’utilisation du numérique dans le suivi des données factuelles sur la prévalence des infections nosocomiales et les événements indésirables dans les établissements de santé ; l’insuffisance de ressource humaine spécialisée en E-santé dans les Etats Africains ; et l’insuffisance au niveau des Etats Africains d’infrastructures adaptées pour la cybersanté.
«Le défi fondamental qui s’impose à nos Etats aujourd’hui, c’est comment utiliser dans un contexte d’extrême pauvreté et de rareté de ressource humaine et financière, le développement du numérique pour construire des systèmes de santé résilients de manière à pouvoir atteindre la couverture sanitaire universelle» a ajouté le représentant résident de l’Oms au Bénin, Dr Jean-Pierre Baptiste.
Celui-ci souhaitant «que le Bénin soit le flambeau de la cybersanté et puisse porter les messages de la présente conférence au niveau de l’Union africaine pour que cet engagement du Bénin soit aussi l’engagement de la région africaine, de l’Union africaine».
«Nous venons de mettre les balises pour l’union entre les ministères des Tic et de la santé de tous les pays d’Afrique » s'est réjouit le ministre béninois de la santé, Dr Benjamin Hounkpatin.
Le prochain comité régional des ministres de la santé qui se réunira au Sénégal en août 2018 se fera fort d'adopter ces résolutions.
D'après la nouvelletribune.info
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