Inspection des cliniques privées : les premières sanctions tombent

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Inspection des cliniques privées : les premières sanctions tombent
Algérie

Sept cliniques privées seront fermées la semaine prochaine à Alger. Cette décision est survenue suite à l’opération d’inspection effectuée par 150 cadres du ministère de la Santé au niveau de ces établissements.

Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Abdelmalek Boudiaf, a expliqué, lors de la séance de travail qu’il a présidée, le 15 juillet dernierr, au siège de la wilaya d’Annaba, que son secteur «est appelé à relever de multiples défis pour garantir une meilleure prise en charge des malades».

Le but de cette opération est de démontrer davantage de fermeté dans le fonctionnement du secteur qui enregistre une insuffisance de contrôles. Les inspecteurs du ministère vont continuer à relever les dépassements d’honoraires dont se plaignent les citoyens, les cas de remplacement sans autorisation, ainsi que certaines opérations comme les travaux d’aménagement et d’extension réalisées sans autorisation.

M. Boudiaf a expliqué que «l’enquête qui a touché toutes les structures sanitaires relevant du secteur privé a révélé des défaillances et des lacunes, d’une part, et des points positifs, d’autre part, ajoutant qu’à la lumière de cette enquête, des mesures adéquates ont été prises». Et d’ajouter : «La plupart des mesures qui seront prises œuvreront à réguler l’activité des cliniques pour qu’elles soient soumises aux lois en vigueur, surtout la conformité aux cahiers des charges.»

Ainsi, plusieurs autres types d’anomalies ont été constatées, comme l’absence de retour d’informations sur l’activité, l’extension de l’activité à des spécialités pour lesquelles elles n’ont pas d’autorisation, ou le fonctionnement de la plupart avec le personnel du secteur public.

Certaines cliniques font travailler, en qualité de paramédical, un personnel sans aucune qualification, plusieurs EHP embauchent des praticiens étrangers et certains EHP refusent de laisser accéder les inspecteurs de la DSP ou du MSPRH. Il a été constaté, selon la tutelle, des praticiens qui exercent dans des cliniques avec des décisions autorisant l’activité complémentaire datant de 2011 et 2012, des comptes rendus opératoires non mentionnés sur les registres et tous les comptes rendus opératoires signés par le même médecin dans une même clinique.

En ce qui concerne la gestion administrative, les activités de certaines cliniques sont «illicites» vu que les dossiers des opérateurs ne comportent pas les documents nécessaires. Sur un autre plan, de graves manquements dans la gestion des déchets hospitaliers ont été constatés.

M. Boudiaf a annoncé une batterie de dispositions et de mesures qui seront prises prochainement afin de réguler l’activité des cliniques médicales privées au plan juridique et réglementaire.

La possibilité légale d’intégrer le secteur privé sera accordée dans le projet de développement et de mise en œuvre d’un système d’information sanitaire et décisionnel intégrant les composantes de veille sanitaire, de planification et de gestion des services de santé, afin de réduire les transferts de soins à l’étranger par la délivrance des autorisations d’exercice et l’incitation au transfert des savoir-faire.

Selon les statistiques données par la tutelle, l’Algérie compte 162 cliniques médico-chirurgicales, 166 en cours de réalisation et 56 cliniques d’ophtalmologie et ORL. Les centres d’hémodialyse représentent plus de 50% de la totalité des établissements de jour fonctionnels.

COMPLEMENT HOSPIHUB :

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http://www.huffpostmaghreb.com/2015/07/01/algerie-sante-publique-cliniques-privees_n_7701466.html?utm_hp_ref=algeria