La présidence togolaise a multiplié les visites de terrain et annonces en ce mois d'avril 2018. La colère gronde tant chez les patients que chez les représentants du personnel, concernant la vétusté, le manque de moyens des structures hospitalières publiques, depuis plusieurs mois.
Ainsi, le 29 avril dernier Le président togolais Mr Faure Gnassingbé a annoncé sa décision de construire deux nouveaux hôpitaux de référence capables de prendre en charge les cas qui nécessitent jusqu’à présent des évacuations à l'étranger.
Il en a profité pour confirmer la généralisation de la gestion externe des établissements publics existants et à venir. Un moyen de renforcer le management pour améliorer la qualité du système de santé.
Enfin dernier volet de la réforme, la formation des personnels : dès septembre, quatre écoles d’infirmiers et de sages-femmes seront ouvertes à Dapaong, Atakpamé, Kpalimé et Tsévié
Le président s’était rendu le mardi 24 avril au CHU Sylvanus Olympio de Lomé, le plus grand hôpital du pays, pour visiter la maternité, la chirurgie, le service de cardiologie et celui des maladies infectieuses et tropicales.
L’occasion de discuter avec les patients, d’échanger avec le personnel sur les conditions de travail et la qualité des soins. Les carences sont évidentes dans le secteur public de la santé. Le chef de l’Etat a admis en être conscient.
Cette visite fut l'occasion d'annoncer que le CHU de Lomé bénéficierait d'une gestion externalisée, dans le cadre d'un contrat avec la société CREDES, des phases pilote ayant été menées avec succès au CHR d’Atakpamé et au CHP de Blitta.
Pour autant, préviennent les autorités, pas de privatisation rampante : "l’Etat ne se désengage pas. La contractualisation permet de trouver des solutions à l’insatisfaction des patients, à la baisse du taux de fréquentations des structures sanitaires publiques, d’offrir un service de qualité aux patients. Bref l’Etat assurera tous ses engagements financiers et les sous-traitants se contenteront d’assurer la gestion", a expliqué Moustapha Mijiyawa, le ministre de la Santé.
L’hôpital emploie 1271 personnes (médecins, chirurgiens, infirmiers, sages-femmes …). Il assure plus de 100.000 consultations chaque année et réalise des dizaines de milliers d’interventions chirurgicales. Mal géré, largement déficitaire, peu accueillant pour les malades, dépourvu d’équipements de pointe, le CHU devrait bénéficier d’une seconde vie grâce à l’arrivée d’un gestionnaire rigoureux.
La morgue, la pharmacie, le laboratoire et la radiologie sont les quatre principaux départements concernés par cette contractualisation.
Pour sa part, Israël construit, et équipe l’hôpital régional d’Atakpamé
L’hôpital régional d’Atakpamé (160km de Lomé, région des Plateaux), centre pilote de la nouvelle politique de santé, disposera dans quelques semaines d’une unité de traumatologie ultra-moderne, don d'Israël.
Les experts de l’Agence de coopération israélienne Maschav ont achevé la construction et l’aménagement du bâtiment et tous les équipements nécessaires à cette structure d’urgence ont été installés.
Début mai, des médecins et spécialistes israéliens dirigés par le Dr Yosef Baratz seront sur place pour une session de formation des équipes locales à la gestion de l’urgence, et de ses pathologies spécifiques : brûlures graves, traumatismes crâniens, traumatismes abdominaux...
L’Agence de coopération israélienne qui fête son 60e anniversaire est active en Afrique depuis des décennies. Le Togo est le premier pays africain où Mashav a installé cette unité de traumatologie.
Toutes ces annonces sont-elles la réponse au malaise existant depuis plusieurs semaines ?
Pour mémoire, le 09 Avril dernier, Jeune Afrique faisait état de la situation sociale concernant la santé publique : "Les agents du secteur de la santé poursuivent depuis plusieurs semaines des grèves à répétition au Togo. Pour la première fois depuis le début du mouvement, les syndicats réclament le départ du ministre de la Santé. Malgré quelques mesures mises en place, la situation dans les structures sanitaires publiques se dégrade chaque jour un peu plus.
Alors que le climat politique reste agité au Togo, notamment avec l’appel de la coalition de l’opposition à de nouvelles marches contre le président Faure Gnassingbé, le climat social reste lui aussi fortement perturbé. Depuis près de trois semaines en effet, les agents du secteur de la santé multiplient des grèves à répétition, un mouvement entamé en début d’année et qui concerne également le secteur de l’éducation. À Lomé, l’activité est ainsi paralysée dans plusieurs hôpitaux publics". lire la suite sur Jeune Afrique
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