A Mayotte, le chantier de l’hôpital de Petite-Terre démarre enfin

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A Mayotte, le chantier de l’hôpital de Petite-Terre démarre enfin
DOM-TOM
Le futur hôpital de Petite Terre Crédit : cabinets architecture AROM et AAHAJ

Etienne Morel, Directeur du Centre hospitalier de Mayotte (CHM) l’avait annoncé début octobre dernier : les pelleteuses et les grues alalient bientôt entrer en action, et le chantier de l’hôpital de Petite-Terre serait enfin une réalité. C’est chose faite : les travaux de terrassement ont débuté à Pamandzi rapporte mayotte1ère, ce 7 novembre 2016.

Le Premier ministre Manuel Valls avait posé la première pierre du futur hôpital lors de sa visite à Mayotte le 13 juin 2015 mais le projet n’était pas encore totalement ficelé. Les futurs bâtiments vont rassembler les deux dispensaires de Petite Terre ainsi que l’actuel hôpital de Dzaoudzi, dans des locaux aux normes et standards actuels. Un nouveau service va également voir le jour. Il s’agira du service de soins de suite et de rééducation (SSR) qui comptera 40 lits adultes (20 de rééducation fonctionnelle et 20 de soins de suite) et 10 lits enfants.

Pour mémoire, le coût programmé de cette opération est de 27,6 millions d’euros répartis entre l’Europe pour 64% (FEDER pour 17,32M€), l’Etat pour 16,5% (Ministère de la santé pour 4,45M€), le reste relevant de l’autofinancement (8%) et d’un emprunt (11,5% soit 3,1M€).

  • Crédit : cabinets architecture AROM et AAHAJ Crédit : cabinets architecture AROM et AAHAJ

Le concours d’architecte a été remporté par un groupement qui unit l’Atelier d’architecture Alain Janiaud, et le cabinet AROM, installé depuis plus de 20 ans à Mayotte. «Ce qui a peut-être pesé en faveur de notre projet, c’est qu’une grande partie de la conception a été réalisée à Mayotte. Le cabinet métropolitain nous a laissé toute latitude pour travailler sur l’intégration du bâtiment dans son quartier. Il a aussi fait confiance à notre connaissance des contraintes locales comme le climat par exemple», explique Philippe Bayard, architecte chez AROM et chef de projet (cf interview Journaldemayotte).

Elégance et simplicité du bâtiment : «Nous n’avons pas voulu créer un monument mais plutôt des volumes qui pouvaient s’intégrer dans une échelle de ville propre à Petite Terre», précise Philippe Bayard.

« Le geste marquant réside dans de grands débords de toits qui rythment le bâtiment. Ils abritent des varangues et assurent une bonne ventilation naturelle de la structure, réduisant la place des espaces climatisés. «Nous avons apporté une vraie attention à la notion de développement durable», assure Etienne Morel.
«De la même façon, comme les espaces sont profonds, nous avons travaillé à faire entrer un maximum de lumière tout en protégeant du soleil», détaille Philippe Bayard.

  • Crédit : cabinets architecture AROM et AAHAJ Crédit : cabinets architecture AROM et AAHAJ

«Les règles de construction européennes imposent de prendre en compte les risques sismique et cyclonique auxquels se rajoute le souhait du CHM de disposer d’un bâtiment avec une durée de vie très longue. D’où le choix d’une structure béton pour être sûr de rentrer dans les coûts et de réaliser du durable», explique Philippe Bayard.

Concernant le risque climatique, des jalousies motorisées peuvent venir fermer la structure pour renforcer la résistance à l’eau et au vent en cas de cyclone, pour que l’hôpital continue de fonctionner et qu’il puisse accueillir la population. »