Les raisons qui poussent les patients de pays en développement à une prise en charge médico-chirurgicale à l'étranger sont souvent les mêmes : Systèmes de santé publique non performants, recrudescence de pandémies, hôpitaux faiblement équipés, exode de personnel médical et soignant qualifié vers les pays occidentaux ...Au détriment des finances des caisses de Sécurité sociale et autres assurances de santé qui règlent des factures annuellement très lourdes.
Pour ces pays "exportateurs de patients" qui envisagent sérieusement de réduire ce budget consacré au traitement de leurs ressortissants dans le cadre du tourisme médical, la stratégie consiste à s'organiser pour proposer une offre sanitaire de meilleure qualité dans les meilleurs délais. Une réflexion mûrie les amène à plusieurs constats, parmi lesquels :
- le fait de construire des hôpitaux et de les équiper de matériel dernier cri, ne suffit pas
- disposer d'équipes soignantes, et techniques de bon niveau est un aspect complémentaire incontournable
- mettre en place une gestion rigoureuse de ces hôpitaux est incontournable pour accompagner leur mise en route et garantir leur pérennité.
Sur ce dernier point, et selon le contexte ( délais, ressources disponibles...), plusieurs solutions s'offrent aux décideurs institutionnels. Citons parmi elles la contractualisation avec un gestionnaire externe, comme le pratique le Togo - CF notre publication du 02/05/2018. Pour sa part, la République du Congo, a sollicité, avec l'AFD, les services de l'AP-HP International et l'EHESP afin de renforcer les capacités techniques et managériales des professionnels de santé CF notre publication.
Au Nigéria, d'après le media lanouvelletribune.info, la Présidence a choisi la voie de la formation de ressources humaines locales, en procédant ce vendredi 4 janvier 2020, à l''inauguration d'un nouveau « Département de gestion Hospitalière » au sein de l'hôpital d'enseignement universitaire Alex Ekwueme. L'objectif est clairement de rendre plus attractifs les hôpitaux locaux, et réduire par conséquent l'ardoise des voyages médicaux.
Selon les autorités nigérianes, chaque année, des dizaines de milliers de patients préfèrent rechercher un meilleur traitement à l'étranger, dépensant ainsi plus d'un milliard de dollars. Le Président a exhorté ses compatriotes, à faire davantage confiance aux récentes structures sanitaires locales, - et à privilégier leurs soins médico-chirurgicaux au pays.
Le tourisme de santé a encore de belles années pour se développer, tant le nombre d'hôpitaux capables de répondre aux besoins des populations est insuffisant. Nous aurons l'occasion d'y revenir prochainement dans une approche plus large de cette question.
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